Les choses de la vie

"Les choses de la vie". J'ai toujours aimé cette expression. Elle veut tout et rien dire. Et pourtant, tout le monde comprend.

Les réveils très tôt avant le départ en grandes vacances, les balades avec les cheveux mouillés en été, les retours à l'aube le matin chez ses parents, les clins d'œil qui rassurent, l'humour de répétition, les barbecues l'été et les raclettes l'hiver, les "je vais pas rentrer tard ce soir" ratés, la gêne quand on nous chante joyeux anniversaire, le sentiment qui nous traverse quand on attend le résultat d'un concours ou d'un examen important, les mauvaises nouvelles qui nous soudent, les desserts de l'enfance, les vêtements de nos parents qu'on détestait petits mais qu'on rêve d'avoir maintenant, les coïncidences, les galères de vacances, les "on va pas laisser ça" ou alors "on va pas en manger toute la semaine", les bisous un peu baveux mais surtout bruyants, les cols roulés qu'on détestait, les Mister Freeze sur la plage, les listes de courses pour la rentrée avec les cahiers petit format sans spirales avec lignes qui ne comptent ni plus ni moins de 96 pages, les cahiers de vacances, les nouveaux habits pour septembre, les grands soirs de foot, les bêtises, les petits moments honteux. 

Pas tout à fait les mêmes souvenirs. Et pourtant.

Toutes ces choses, qui nous appartiennent mais qui appartiennent aussi aux autres, toutes ces choses qu'on peut se raconter, se rappeler, partager, toutes ces choses que nos parents ont vécues, que nos enfants vivront sûrement, peut-être diront-ils, eux aussi, que ce sont les "choses de la vie".