ARMELLE
MAMIE
Mamie j’aime tout chez toi, tout ce dont je me souviens, et je crois que je me souviens de presque tout. L’odeur du savon de tes vêtements, tes ongles nacrés que je voulais peindre, tes petits yeux noirs, tes grands bras qui me serrent, les bonbons que tu nous achetais toutes les semaines, les repas prêts du mardi soir, l’odeur dans les escaliers de la nourriture que tu préparais, les cailloux qu’on lançait à ta fenêtre pour te prévenir de notre arrivée, de ton rire, de la fumée de la cigarette, de tes amis qui te rendaient visite, de nos marches, de ton coeur qui bat contre moi quand on dormait ensemble, de tes ronflements qui ne me dérangeait jamais, au contraire, qui me rappelaient que tu étais là, de tes mains douces, de tes caresses dans mes cheveux, de la fierté de ton regard qui se pose sur moi, de ta gentillesse. Oui, je crois que je me souviens de tout. Sauf de ta voix.